YANN LE HOUELLEUR

YANN LE HOUELLEUR

L'art à même les pavés

Il est de ces visages que l’on croise souvent sans les voir — assis sur le bord d’un trottoir, entouré de crayons, de feutres et d’accessoires colorés, les yeux tournés vers la ville comme on scrute un visage familier.
Yann Le Houelleur, lui, la regarde encore avec amour — mais d’un amour lucide. Il l’observe, la questionne, la critique parfois. Il l’habite avec une tendresse nerveuse, celle des artistes qui ne savent pas s’en détacher.

Paris est son atelier, la rue son espace d’exposition, les passants ses mécènes.
Yann n’a pas besoin de cadre : il dessine là où le monde bouge, là où les regards se perdent.
Son art est vivant, fragile, souvent menacé par la pluie, le vent ou l’indifférence.
Mais lui continue, inlassablement, à raconter ce qu’il voit, à témoigner de ce qui disparaît.

Le crayon comme la plume

Journaliste de formation, Yann a toujours mêlé le mot et le trait.
Il a longtemps écrit sur le monde avant de se mettre à le dessiner directement — sur le vif, dans la rue, là où ses créations prennent la poussière du réel.
À travers ses dessins, il raconte Paris autrement : non pas le Paris des cartes postales, mais celui qui s’effrite, celui qui respire, celui qui reste.

Dans la rue, il parle volontiers à ceux qui s’arrêtent, partage l’histoire de ses croquis, raconte les jours passés à craindre la pluie ou à observer les passants pressés qui ne lèvent plus les yeux.
Le journaliste n’a jamais disparu : il questionne toujours, il interviewe la ville elle-même et consacre une grande partie de son temps à écrire sur elle.

Le Franc-Parlé, un journal de résistance douce

De cette double casquette d’artiste et de reporter est né Le Franc-Parlé, un magazine qu’il édite lui-même, fidèle à son nom : libre, curieux, un peu râpeux.
On y retrouve ses réflexions sur la société, ses dessins, des portraits d’artistes, des textes mordants ou tendres — toujours sincères, sans compromis.
C’est le prolongement naturel de ses dessins : une manière d’écrire la rue comme on la dessine — à fleur de peau, les nerfs à vif et le cœur grand ouvert.

L’art en marge

Dessiner dans la rue n’est pas un geste anodin.
Dans un Paris saturé de règles et de contrôles, Yann se retrouve parfois pris en grippe par les autorités, au même titre que les vendeurs de Tour Eiffel ou les musiciens de métro.
Son tort ? Employer la ville d’une façon jugée trop libre, trop dissidente.
Son carnet posé sur le trottoir devient un acte de résistance : un rappel que l’espace public appartient aussi à ceux qui le vivent, le regardent et le racontent.
Il continue pourtant, stoïque, à tracer ses lignes — comme un refus de se taire, une manière de redonner au geste artistique sa place dans la rue.

Soutenir Yann

Yann vit de peu. Ses dessins, qu’il vend aux passant, parfois à des prix dérisoires, sont le fruit d’heures de travail et d’observation, ils témoignes d'une richesse émotionnelle et humaine intense. Sur Zinc Paris, nous avons voulu partager cette présence rare, ce geste fragile et essentiel.
Nous présentons une sélection de dessins originaux de Yann Le Houelleur, tous disponibles à la vente. Chaque œuvre achetée contribue directement à soutenir son travail, à prolonger sa présence dans les rues de Paris, à maintenir vivante cette poésie urbaine.

Soutenir Yann, c’est soutenir une certaine idée de Paris — celle qui se regarde encore à hauteur d’homme, celle qui valorise l'humain, la patience, l’artisanat, le fait main, le fait vrai.

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